23 09 2014
Jean Gaumy
Région du Piedmont, 2003–2009
© Jean Gaumy/Magnum Photos
Jean Gaumy
En photographie, on fait souvent souvent face à l’image. Ici le terme prend tout son sens.
C’est même un sacré face à face tant les images de Jean Gaumy sont comme des barrières infranchissables élevées devant le regard.
En montagne souvent on s’échappe par l’horizon et dans la photographie de paysage la vision se libère à un moment du cadre. Ici ce serait plus un huis clos avec les éléments comme certains purent en vivre, désespérément accrochés à leurs faces nord, sans soleil, ni recul. L’unique panorama du grimpeur devient alors la roche et la neige et comme ce dernier le nez dans sa paroi, Jean Gaumy nous plaque dans ses paysages de pierres et de glace.
Les images présentées ici sont pour la plupart rassemblées dans le très chouette ouvrage D’après Nature (Éditions X.Barral, 2010).
23 09 2014
10 09 2014
Albin Millot
France / Espagne / Andorre (à l’ouest) – 42°36’12.45_N 1°26’33.83_E
(commune d’Auzat, pic de Médécourbe)
10 09 2014
Albin Millot
France / Suisse / Italie – 45°55’21.24_N 7° 2’39.82_E
(commune de Chamonix-Mont-Blanc, mont Dolent)
Albin Millot
Franchir les lignes imaginaires que sont les frontières est un acte plutôt commun de nos jours. Suivre ces dernières pour en éprouver leur réalité physique est une idée plus singulière.
« Aller jusqu’au bout de ce territoire, à son extrême, au bord du gouffre, c’est se mettre en confrontation directe avec la terre, le pays, ses confins. C’est juxtaposer une frontière étatique, invention humaine, économique et politique, à une réalité de terrain, une rivière, une forêt dense, une montagne dressée droit devant. » Albin Millot.
Cette démarche me rappelle le projet de Mark Power qui décida d’aller voir ce qui se trouve au bout de son plan londonien, révélant ainsi un territoire arbitrairement effacé. « Atteindre une de ces positions, c’est comme se mettre volontairement dos au mur. Se retrouver à la fois à la fin d’un territoire, et au commencement d’un autre. Devant derrière, intérieur-extérieur, sur un même périmètre. » Albin Millot.
La montagne pour sa part me semble n’avoir aucune frontière (même si l’on se dispute quelques unes), si ce n’est celle que les sommets partagent avec le ciel. « Il faut imaginer le sommet [du K2] non comme un lieu physique (…) mais comme une bulle. Un espace de non vie au confins de la stratosphère. » La folie du K2, Charlie Buffet, Éditions Guérin, 2004. Une frontière bien réelle que certains alpinistes franchirent comme happés par le bleu sombre du ciel.
Pour ce projet, Albin Millot a reçu le soutien du CNAP (Centre National des Arts Plastiques) via le Fonds d’Aide à la Photographie Documentaire Contemporaine (Ministère de la Culture et de la Communication).
10 09 2014